Retour sur le pèlerinage diocésain à Paderborn

C’est pour la Libori 2024 que les pèlerins français sont allés à Paderborn. Cette année, elle fut une fête très spéciale !  En effet, l’archevêché de Paderborn ne fêtait pas seulement son saint patron, saint Liboire du Mans, mais aussi les 1225 ans de la fondation du diocèse.
En 799, Charles le Grand et le pape Léon III  fondent l’évêché de Paderborn. En 836, l’évêque du Mans fait don des reliques de saint Liboire à la jeune église de Paderborn pour renforcer la foi. De là est née une profonde amitié entre les deux diocèses et la très populaire fête du Liborifest, qui allie église, kermesse et culture en une expérience unique.

Les pèlerins français ont été accueillis par les membres de la Fraternité Saint-Liboire. Ils étaient accompagnés par Mgr Vuillemin et le père Benoît Pierre sur le thème  « En suivant les reliques de saint Liboire ».

Témoignages :

Nous ne pourrons pas tout dire tant le programme était intense, et voulons remercier tous les organisateurs ainsi que Mgr Vuillemin de nous avoir accompagnés. Nous avons été ravis de le rencontrer car « dans nos campagnes » il est rare de rencontrer un évêque, et nous avons apprécié sa disponibilité auprès de nous et son accueil pour la visite de son ancien évêché, et la ville de Metz.

Nous sommes des « nouveaux » à découvrir la Fraternité Saint-Liboire et nous nous sommes aperçus du rayonnement de ce saint de chez nous, non seulement auprès des Allemands de Westphalie via Paderborn, mais dans le monde entier (participation de plusieurs évêques d’Afrique et Asie), alors qu’il est bien méconnu en Sarthe. […]

Parlons de la vénération des reliques, une habitude bien lointaine en France… Les trois cérémonies officielles sont magnifiques : tout le monde est dehors pour cette fête religieuse, non seulement les évêques, les prêtres et les chanoines, mais une grande foule ; les cérémonies sont très priantes, et tous connaissent les cantiques et les chantent de bon cœur avec ferveur. Les fleurs, les costumes, le traditionnel cortège avec les plumes de paon, la musique digne d’un concert ne font qu’ajouter à la splendeur de cette tradition.  Ce qui est impressionnant c’est la mise en valeur dans la liturgie non seulement de notre évêque, mais de tout le diocèse du Mans, reconnaissance éternelle. Nous avons été surpris du mélange du profane et du religieux : les mots Kermess ( fête foraine à la porte de la cathédrale), Kirche (Eglise), et Kultur (ici tradition) évoquent bien la situation ; le religieux n’est pas en dehors mais bien ancré dans la vie. J’ai été impressionnée par la procession des reliques, en effet elle précède celle du Saint-Sacrement, comme si saint Liboire nous annonçait l’essentiel.

Deux pèlerins 

J’ai été marqué par l’accueil chaleureux des amis allemands, que ce soit par la fraternité allemande, par la famille où nous avons diné un soir et par les paroisses dans lesquelles nous sommes passés.
La beauté des célébrations (musique, grande chorale, les associations catholiques en grande tenue d’apparat, la parfaite organisation), la participation de plusieurs évêques du monde entier, aussi bien que les différences culturelles rencontrées, nous font toucher du doigt ce qu’est l’Eglise universelle, bien au delà de l’Eglise de France.  Et ce lien fort entre les deux diocèses de Paderborn et du Mans qui persiste après plus de mille deux cents ans, né d’un acte de foi et d’amitié !
L’amitié qui se crée entre notre évêque et l’archevêque de Paderborn fait plaisir à voir, et rejoint l’amitié entre les fraternités française et allemande. Le thème du pèlerinage (si ancien, si beau, si nouveau) choisi par le nouvel archevêque nous faisait aussi réfléchir et collait à l’actualité du nouvel archevêque qui n’est pas originaire de ce diocèse qu’il découvre, autre point commun avec notre évêque !
Très content aussi des journées précédant l’arrivée à Paderborn avec la visite d’une étape du voyage des reliques de saint Liboire dans un petit village à distance de Metz, et de la visite de Metz le soir sous la houlette de notre évêque. Nous avons aussi eu droit à une visite de la cathédrale de Metz par une guide formidable.Très content aussi de l’ambiance au sein du groupe des pèlerins français et prêt à renouveler cette expérience.

Un pèlerin 

Le Mans, ce sont : les 24 Heures, la muraille romaine… et la Fraternité Saint Liboire, complétée par le jumelage de la mairie avec Paderborn, soucieuses de la réconciliation franco-allemande, en 1967.

Quelle surprise de découvrir cette fraternité qui existe depuis 866 et gère la mémoire de l’arrivée des reliques données par Saint Aldric, alors évêque du Mans, pour l’évangélisation de la ville de Paderborn. Elles sont déployées avec faste et enthousiasme, dans la cathédrale et jusqu’à la mairie, au son des orchestres et chœurs. Nous étions enchantés par toutes les cérémonies, la messe de dimanche, présidée par l’Archevêque de Paderborn entouré de plus d’une vingtaine d’évêque du monde entier englobait la Messe du couronnement de Mozart. Nous avons trouvé cela grandiose. On a vu dans la ville en joie et arrosée de la bière de Paderborn (c’est la Foire de la Ville), les reliques de saint Liboire déambuler, veillées et accompagnées de confréries en apparat et d’orchestre. Nous avons été émerveillés par ces beautés multiples (rien n’est trop beau pour Dieu) que nous avons vécu 4 jours et par cette connivence démonstrative entre le monde politique et le monde religieux.

Nous avons été heureux de l’échange avec les Allemands, soit lors d’un dîner familial, soit lors d’une rencontre plus large avec l’ensemble de la fraternité allemande ce qui nous a permis d’aborder des sujets d’actualité.  Enfin, le spectacle de la ville de Paderborn avec le jaillissement de 7 sources offrant des promenades reposantes entre lacs et rivières nous a beaucoup plu.

Pour le voyage, nous avons apprécié, entre autres, le déroulement avec la visite à Neuviller, et la répartition des temps libres, et trouvé que la présence d’une famille avec de jeunes enfants dans notre groupe était créatrice de vie.

Christine et Bertrand