Pâque juive et Pâques catholique en même temps
La fête juive de Pessah tombe cette année en même temps que la fête chrétienne de Pâques.
L’occasion de prier pour nos deux communautés en ces temps troublés.
Pessah (litt. « passer par-dessus ») commémore l’Exode, la fin de l’esclavage du peuple d’Israël en Égypte et l’avènement du peuple juif après le don de la Torah à Moïse sur le mont Sinaï.
Pessah est, avec Chavouot et Soukkot, l’une des trois fêtes juives dites de pèlerinage, car jusqu’à la destruction du Temple, elles étaient marquées par un pèlerinage des Israélites à Jérusalem.
Une temps de fête commun aux catholiques et aux juifs
Ayons a cœur, tout au long de la semaine, de prier pour nos frères juifs qui vont fêter Pessah.
Au cours du Seder, le plus jeune enfant demande habituellement : « En quoi cette nuit-ci est-elle différente des autres nuits ? »
Pessah se déroulera du 8 avril au soir (14 Nissan 5780) au 16 avril au soir (8e jour).
Pâques, le 12 avril (ou plutôt dans la nuit du 11 au 12) , après les belles célébrations de la Semaine Sainte pour les catholiques.
Nos fêtes se dérouleront donc presque en même temps !
Cette année s’ajoute une situation commune dans un contexte délicat : ensemble, nous vivrons ces fêtes dans des conditions identiques de confinement sanitaire recommandées pour tous. Cependant, la ressemblance la plus importante demeure la célébration du Dieu de la Vie, Il est celui qui a déjà vaincu la mort et qui ne cesse de nous appeler à l’espérance.
C’est pourquoi nous nous tournons vers lui avec confiance, afin que par » Son bras étendu » – Psaume 136,12 , le Seigneur nous apporte la délivrance.
En savoir plus
- Pessah commémore l’Exode, la fin de l’esclavage du peuple d’Israël en Égypte et l’avènement du peuple juif après le don de la Torah à Moïse sur le mont Sinaï. C’est également une fête agraire qui rappelle la célébration du printemps et le début de la saison de la moisson de l’orge.
- Son appellation renvoie à la Dixième plaie au cours de laquelle l’Ange de la mort tua tous les premiers-nés égyptiens, mais passa au-dessus des maisons juives qu’il épargna (Exode 12,27), ces dernières ayant été signalées par du sang d’agneau répandu sur les montants et le linteau des portes.
Selon le récit biblique, les Israélites furent précipités si rapidement hors d’Égypte par Pharaon qu’ils n’eurent même pas le temps de faire lever le pain nécessaire pour se nourrir.
©GODONG – Le Seder de Pâque, musée juif de Venise.
Le Seder
Le Seder est une cérémonie familiale, se déroulant dans un ordre précis, visant à faire revivre à ses participants, particulièrement aux enfants , l’accession soudaine à la liberté après les années d’esclavage en Égypte des enfants d’Israël.
On y lit notamment la Haggadah (litt. « le récit ») qui relate la sortie d’Égypte et on y effectue un certain nombre de gestes symboliques qui s’accompagnent de la consommation de mets spécifiques, soulignant ce que cette nuit a de spécial.
Sur la table dressée, on trouve ainsi invariablement quatre coupes pour le vin (ou du jus de fruit) bues à des instants précis du cérémonial, trois matsot (sg. « matsa », pain azyme), et le plateau du Seder composé de divers éléments :
- un os cuit (symbolisant le sacrifice de l’agneau effectué par les Juifs qui se rendaient au Temple de Jérusalem le premier soir de Pessah),
- un œuf cuit (représentant le deuxième sacrifice offert à l’occasion de Pessah à l’époque du Temple et rappelant la destruction de ce dernier),
- des herbes amères (en souvenir des souffrances endurées par les Hébreux captifs),
- un mélange pilé de noix, pommes, vin et cannelle (représentant le mortier avec lequel les esclaves en Égypte construisaient les villes),
- du persil (ou un autre légume vert) incarnant, à l’image du renouveau de la nature, la régénération du peuple juif.
À côté du plateau est posé un bol d’eau salée (symbole des larmes versées par les Hébreux en Égypte) dans lequel sera trempé le persil.
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