Mars 2020 – Lettre de Mgr Le Saux aux personnels soignants #Covid-19

Le Mans, le 25 mars 2020

 

Aux soignants, médecins, infirmières, infirmiers, aides-soignants, personnels de santé de notre diocèse,

 

Chers amis,

Vous êtes en première ligne contre l’épidémie Covid 19. J’éprouve le besoin, au nom des catholiques de la Sarthe, de vous remercier et de vous dire notre reconnaissance.

Vous luttez de manière directe contre la propagation du virus, vous soignez les malades. J’imagine la crainte qui peut vous habiter, la crainte pour vos familles, vos proches, vos collègues, pour vous-même aussi. Vous pouvez avoir le sentiment d’être dépassés par l’ampleur de cette pandémie.

Vous avez choisi ce métier parce que vous aimez les autres, parce que vous souhaitez prendre soin des personnes malades et fragiles. Vos compétences techniques, votre expertise, votre abnégation prend aujourd’hui une dimension nouvelle.

Médecins, infirmières, infirmiers, aides-soignants, nous vous remercions ; vous qui apportez vos compétences et votre réconfort auprès des personnes atteintes par le virus et qui n’ont plus la visite de leurs proches.

Nous sommes lucides sur le fait que la première aide que nous pouvons vous apporter, c’est le respect strict du confinement et des règles sanitaires.

Certains que Dieu peut agir, lui le maître du temps et de l’histoire,  nous le supplions pour que vos forces ne faiblissent pas, que la paix nous habite et que cette épidémie recule.

Je prie avec intensité pour chacun de vous et pour vos proches.

 

+ Yves Le Saux
Évêque du Mans

Ayez pitié, mon Dieu,

De ceux qui sont chargés de la croix des autres,
De ceux qui se sont fait sauveur.
Sauveur de tous, donnez au médecin la lumière…

Donnez au médecin l’amour,

pour que, chargé de de sa propre peine,
et sans refuge peut-être pour lui-même,
il trouve toujours en soi,
une douceur, un abri, une force
pour le désespéré qui l’attend.

Donnez au médecin la grâce,

pour qu’en son plus mauvais moment,
dans son incertitude, sa faiblesse d’homme,
il reste toujours assez sage, toujours assez bon,
digne de la douleur sacrée
dont la foi s’est donnée à lui.

Donnez au médecin la fidélité dans la miséricorde,

pour qu’il n’abandonne jamais
le moindre des misérables qui se fie à lui.

Donnez-lui la force, ô mon Dieu,

pour que le poids de tous
ne vienne trop l’accabler,
pour que la détresse qu’il porte
n’atteigne pas sa joie,
pour que la blessure qu’il panse
ne lui fasse pas de mal.

Marie Noël (1883-1967)