L’église Saint-Martin de Mansigné
L’émission de radio « Récits de nos églises » illustrée par les archives du diocèse
Située dans la vallée du Loir, l’église Saint-Martin de Mansigné a été édifiée au XIe ou XIIe siècle. Loin d’avoir conservé son apparence d’antan, cette église a subi de nombreuses transformations tout au long de son histoire…
Pour en savoir plus sur le passé de cet édifice, écoutez l’émission de radio et consultez les archives du diocèse du Mans !
Transcription de l'émission de radio
Partons dans le sud de notre diocèse, au cœur du Maine-blanc et de la vallée du Loir, dans la commune de Mansigné, afin de découvrir son église consacrée à Saint Martin.
Nous possédons peu de sources concernant la création de la paroisse et la construction de son église. Néanmoins, le bourg de Mansigné est mentionné dans un document de la fin du XIe siècle. Dans ce document, nous apprenons que les moines de l’abbaye de Marmoutier, près de Tours, font d’un certain « Hubert » le prévôt de Mansigné.
Concernant l’église, les historiens s’accordent à dire que la période d’édification de cette église rurale se situerait au XIe ou au XIIe siècle. L’abside et l’absidiole – petite chapelle se trouvant le plus souvent dans le chœur – seraient de cette époque romane. La tour carrée surmontée du clocher, sur la façade ouest de l’édifice, daterait également du XIIe siècle. Au Moyen Âge, ce sanctuaire dépend de l’église de Saint-Guingalois à Château-du-Loir.
Lorsque nous déambulons dans cette église, nous pouvons observer des chapiteaux ornés principalement de feuillage sculpté. Cependant, deux chapiteaux dénotent sur l’harmonie florale. En effet, leur décoration est plus violente : nous y voyons, sur le premier, un personnage tuant un sanglier, et sur le deuxième deux chiens chassant un lapin, et l’un des chiens attrape le lapin par la queue.
Au XVIe siècle, on ajoute à l’église un bas-côté au nord par la création de quatre arcades en ogives. Sur ce même côté une ouverture est créée : une porte précédée d’un portique vouté à nervure en tiercerons. Les tiercerons sont des segments de voutes utilisés comme éléments décoratifs, principalement dans l’architecture gothique.
Il semblerait qu’au XVIIe siècle un retable est installé dans le chœur et positionné sur le maître-autel. Il est inscrit aux monuments historiques au titre d’objet en 1977. Au centre de ce retable se trouve une peinture représentant la résurrection du Christ. De part et d’autres, des statues représentant saint Martin et saint Julien permettent de restituer la dévotion des paroissiens aux saints patrons de l’église et du diocèse. Au-dessus de ce retable se trouve une statue de la Vierge à l’enfant datant du XIVe siècle. Elle fut également inscrite aux monuments historiques au titre d’objet en 1931.
L’église Saint-Martin est vendue comme bien national en 1796 pour 1 175 livres, 15 sols et 8 deniers à Daniel Pasneau. Il en cède une moitié à Augustin Mersenne, maître chirurgien. Ce dernier eu un rôle important dans la vie de ce bourg. Il était un mécène généreux. Il a notamment demandé la reconstruction de la chapelle au cœur du cimetière et à y être enterré. Sa requête est acceptée, vers 1800. Augustin Mersenne et Daniel Pasneau ont donné gratuitement leur part respective de l’église à la commune au début du XIXe siècle.
Une clôture de chœur en fer forgé décoré de volutes fut ajoutée au cours du XIXe siècle. Elle a également servi de table de communion pour les fidèles. Nous savons qu’en 1842, un rapport est écrit par l’abbé Tournesac, inspecteur des monuments historiques, et que des recherches ont été entreprises pour connaître les origines de cette église. Cependant, il a fallu attendre l’année 1926 pour que l’église soit inscrite aux monuments historiques.
À la fin du XXe siècle, une absidiole en châtaignier est ajoutée pour permettre un lien entre le transept et le chevet.
Malgré les connaissances dont nous disposons actuellement, l’église a encore une part de mystère : nous ne trouvons, par exemple, aucunes indications concernant les peintures des voutes lambrissées qui sont proches du chœur. L’exploration de l’histoire de cette église continue.
Bibliographie
Archives historiques du diocèse du Mans – Fonds Abbé Pierre Davoust
LE GOFF Emmanuelle, Tome 2. Le Patrimoine des communes de la Sarthe, Paris, Flohic, coll. « Le Patrimoine des communes de France », 2000.
ROQUET Henry, « Mansigné (canton de Pontvallain) », Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans, Imprimerie Monnoyer, 1929-1930