11 juin 2024 : 30 ans d’ordination de notre évêque

« Quand j’ai été ordonné prêtre dans le diocèse de Metz, jamais je n’aurai imaginé être un jour évêque du Mans ! »

11 juin 1994 – 11 juin 2024 : 30 ans d’ordination ! Dans quelle église avez-vous été ordonné, Monseigneur ?

Dans l’église de ma paroisse à Rambervillers. J’ai été ordonné diacre à la cathédrale. Pour mon ordination sacerdotale, l’évêque m’avait laissé le choix. Il m’avait dit : » Tu es tout seul à être ordonné prêtre, tu peux choisir l’église dans laquelle tu seras ordonné. » Et j’ai choisi l’église dans laquelle j’ai été baptisé à Rambervillers, dans les Vosges.

En 30 ans de sacerdoce, combien de fois avez-vous changé de mission ?

J’ai changé de lieu sept fois. C’était à la fois un arrachement et une joie aussi de découvrir une nouvelle mission. Je pense au texte de Jésus qui nous dit que nous devons partir sans sac, sans sandale. Alors, bien sûr, cette radicalité, on ne la vit pas forcément totalement, mais elle veut nous dire qu’on doit être disponible pour la mission qu’Il nous confie. Et parfois, on est surpris. Quand j’ai été ordonné prêtre, jamais je ne pensais venir ici au Mans, et en plus être évêque ! Je pensais que j’allais rester toute ma vie dans le diocèse de Metz. Eh bien non, il y a eu différentes missions qui certainement m’ont préparé aussi à ce ministère épiscopal. Et j’en rends grâce à Dieu aujourd’hui. Et je pense qu’on ne regrette jamais de se rendre disponible aux appels du Seigneur.

Justement, à propos de disponibilité, je vous ai entendu dire que la disponibilité rend libre ?

Oui. Il est important que nous ayons des sécurités. Il en faut et le Christ ne l’ignore pas. Mais il nous dit : »Fais attention, ce que tu possèdes peut te posséder. » Le fait d’accepter aussi d’être parfois un peu dans l’insécurité nous rend libre parce que cela nous permet justement d’être envoyé. Pour être envoyé en mission, il faut être libre. Il ne faut pas être attaché. Quand le Christ appelle ses apôtres, il leur demande de tout quitter. Notre père dans la foi, c’est Abraham. Et on entend ce beau récit de l’appel d’Abraham et comment Abraham doit tout quitter. Il quitte son pays, il se laisse guider par Dieu. Donc je crois qu’il ne faut jamais perdre ce fondement de vie spirituelle qui est profondément cette liberté d’être appelé par le Seigneur, cette disponibilité en fait du cœur.

Et pour conclure, pouvez-vous nous partager une joie que vous vivez au milieu de nous, en tant qu’évêque du Mans, une joie dans le diocèse, une joie dans votre ministère, en ce jour de vos 30 ans d’ordination ?

Ma grande joie, c’est de constater que je suis entouré par un grand nombre de chrétiens qui prennent au sérieux la foi. Et cela, c’est une très grande joie pour moi. C’est d’être soutenu. J’ai un rôle aussi de pasteur. Il m’arrive aussi de soutenir ceux qui sont engagés au nom du Christ. Mais c’est une vraie joie de rencontrer un grand nombre d’hommes et de femmes qui sont vraiment habités par la présence de Dieu.